Les Risques PsychoSociaux (RPS) affectent de plus en plus de salariés. La qualité du sommeil est atteinte et la personne est davantage irritable. Elle peut ressentir une grande fatigue sans savoir à quoi en attribuer la cause. Elle peut, par ailleurs, éprouver des difficultés pour se concentrer et fournir un effort de réflexion. Elle peut ressentir des palpitations, un essoufflement, une forme de nervosité, etc. Ces manifestations sont à prendre en compte. Le corps parle. Le corps sait.
Parmi les actifs français (enquête Dares « Conditions de travail-risques psychosociaux », 2016. Environ 28 000 salariés interrogés) :
• 45% déclarent devoir souvent, voire toujours, se dépêcher
• 30% signalent avoir subi au moins un comportement hostile dans le cadre de leur travail au cours d’une année
• 25% indiquent devoir cacher leurs émotions, devoir faire semblant d’être de bonne humeur
• 25% craignent de perdre leur emploi
Les risques psychosociaux se caractérisent par la conjugaison de mécanismes, combinés ou non, dans le cadre d’une situation de travail :
• Des expressions de violences externes : les incivilités, les menaces, les insultes, l’agressivité…
• Des manifestations de stress : l’équilibre entre la perception que la personne a de ses ressources et des contraintes de son environnement de travail n’existe pas. Les écarts se creusent et une pénibilité avérée se pérennise.
• Des expressions de violences internes : conflits larvés non-pris en compte, conflits exacerbés, harcèlement moral, harcèlement sexuel…
L’organisation des relations de travail, la tenue et le respect du cadre et des places de chacun, les modes de management déployés, la surcharge de travail, le manque de clarté dans le partage des tâches à réaliser, les modifications et l’intensification du travail participent à la survenue ou à l’atténuation de ces risques.
Tous les secteurs d’activité sont concernés. Ces risques psychosociaux ont un impact indéniable sur la santé des personnes, notamment en termes de maladies cardio-vasculaires, de troubles musculosquelettiques, de troubles anxio-dépressifs, d’épuisement professionnel, voire de suicide.
De plus, les risques psychosociaux génèrent des effets délétères sur le fonctionnement des organisations, qu’elles soient entreprises, associations ou organismes publics.
L’effet double des risques psychosociaux peut, néanmoins, être anticipé et ce grâce au déploiement d’une démarche de prévention dont les fondements s’articulent sur la réciprocité et la solidarité.
La réglementation prévoit que les risques psychosociaux soient pris en compte à l’instar des autres risques professionnels. L’action préventive est ainsi privilégiée. Elle se doit d’être collective et centrée sur le travail. Les modalités de son organisation doivent être considérées avec la plus grande attention. C’est en effet un des leviers le plus puissant pour modifier la part défaillante ainsi révélée par la survenue de l’expression du symptôme.
Adossées à l’obligation réglementaire, les organisations peuvent penser plus globalement leur fonctionnement, les relations à l’œuvre et le cadre prescrit. La démarche Qualité de Vie au Travail (QVT) permet la prise en compte des notions de bien-être et d’épanouissement, voire de reconnaissance au travail.
[A Edmond Rostand] Vous remercierai-je de vos gentillesses et de votre sympathie ? Pour celle-ci, vous êtes payé de retour et, depuis longtemps, je n’avais eu ce plaisir délicat de réciprocité.
Jules Renard, Correspondance, 1895
La prévention des risques psychosociaux prend appui sur les notions de réciprocité et de solidarité car, dans ce type de démarche, chacun a un rôle à jouer. L’un comme l’autre à la fois point d’appui, semblable et différent. L’émergence d’une indéfectible altérité.
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